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Alexandra
  & Pascal

Le moulin qui
rêve en rouge

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C’est à la douceur d’une fin d’été,

où la lumière se fait plus chaleureuse et où la nature s’apprête à s’endormir, que j’ai pris les petites routes de Dordogne vers une rencontre singulière: celle d’Alexandra Lhéritier et Pascal Chabriel. Le chemin m’a guidée jusqu’au hameau du Moulin de la Forêt, non loin de Lanquais. C’est tout naturellement que mon chemin s’est suspendu au seuil d’un lieu vibrant: le Moulin O’ Fruits.

"Le choix de baptiser ainsi l’endroit ne doit rien à la fantaisie"

Le choix de baptiser ainsi l’endroit ne doit rien à la fantaisie. Il obéit à une logique, à une fidélité presque instinctive au passé. Car cet édifice n’est pas qu’un écrin de vergers : il est l’âme du lieu. Le vieux moulin, édifié au XVᵉ siècle, garde sur ses pierres l’empreinte des siècles, tandis qu’une rivière d’eau vive, le Couzeau, s’y attarde, traversant le domaine avec discrétion.

Alexandra et Pascal m’accueillent avec le sourire et une tasse de café fumant, dont la chaleur simple dit déjà la spontanéité de cette rencontre. Sur la table du jardin repose une caisse de physalis. Sous sa feuille semblable au papier, se dissimule un petit fruit au cœur orangé. Le décor est planté : l’été s’incline doucement devant l’automne. Mais les fraises vives et les framboises éclatantes ne sont pas encore décidées à se retirer de la scène. Ce matin, ce sera leur tour de se laisser cueillir. Je pars donc aux côtés d’Alexandra et d’Anna, la saisonnière du Moulin, vers le verger de framboisiers, où le rouge ardent des fruits paraît flotter dans l’air telle de petits lampions colorés.

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C’est en 2021 que le couple a choisi de changer de vie. Après plusieurs années loin des terres, ils ont ressenti le besoin profond de se rapprocher de leurs racines, en reprenant le chemin de l’agriculture, un métier transmis par leurs grands-pères.

Au Moulin O’ Fruits tout est cultivé avec le plus grand respect de la nature, pour préserver la richesse du terroir. Le verger, comme les produits transformés dans le laboratoire qu’ils partagent avec Nathalie au Verger des Arilles (lire l’article), porte la certification biologique.
Alexandra et Pascal veillent avec soin à garder intacte l’authenticité des saveurs, celles des fruits comme celles des plantes.


Aucun pesticide, aucun engrais chimique ne franchit leurs terres. Dès la création du verger, ils ont choisi l’agriculture biologique, convaincus que c’était la meilleure façon de rester fidèles à la tradition et à l’authenticité.
Leur petite ferme, entourée de forêts, bénéficie d’un cadre naturel unique, classé Natura 2000, où la biodiversité peut s’épanouir pleinement.

Le feijoa, star de l'automne

Ici, plus de dix mille arbres déploient leurs racines et se partagent les deux hectares du verger. Les classiques y règnent en douceur : fraises, framboises, mûres, cassis et groseilles.

Mais l’esprit s’évade aussi vers d’autres horizons, grâce au feijoa, la goyave du Brésil. Encore discret en France, ce fruit venu d’Amérique du Sud ne dépasse guère la taille d’un kiwi. À l’automne pourtant, il devient la véritable star du verger. Son parfum singulier nous ouvre la porte des saveurs tropicales : certains y goûteront l’éclat de l’ananas, d’autres y reconnaîtront la douceur d’une fraise ou l’onctuosité d’une banane. À chaque bouchée, une surprise, comme un voyage inattendu au cœur de l’exotisme.

Sur une autre parcelle de terre, Alexandra m’invite vers un verger en devenir, un verger fruitier où les jeunes arbres dressent leur frêle silhouette. Pour l’instant, les arbres n’ont pas encore offert assez de fruits pour la récolte, mais bientôt, au rythme des saisons, ils dévoileront leurs trésors : figues et prunes, mirabelles et kakis, coings parfumés, pommes, asimines mystérieuses, poires juteuses, cerises, nectarines et abricots… Une belle diversité de fruits pour le bonheur de chacun.

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Plus discrètes, mais non moins précieuses, les herbes aromatiques occupent leur place au Moulin O’ Fruits. Elles accompagnent avec délicatesse certaines confitures, s’offrent séchées pour réchauffer l’hiver en infusions, ou se transforment en sirops. Menthe, verveine, mélisse… autant de notes fines qui prolongent la générosité du verger.

 

Et puis, au bord des allées, éclatent les couleurs des fleurs comestibles : calendula, mauve, bourrache… À leurs côtés, quelques fleurs sauvages – pissenlit, sureau, acacia – complètent ce tableau naturel. Certaines viendront plus tard couronner de leurs pétales les desserts fruités, comme une touche de poésie posée sur la gourmandise.

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Après quelques heures passées à parcourir le verger et à en découvrir toutes les richesses, il est temps pour moi de laisser Alexandra et Pascal retourner à leurs préparatifs. Ce soir, leurs fruits viendront se transformer en délicieux desserts, pour régaler les visiteurs du marché gourmand qui se tiendra près de l’étang de Lanquais, le dernier de l’été.

En quittant les lieux, je garde en mémoire que leur projet n’est pas seulement celui d’un verger, mais celui d’un retour aux racines, d’un engagement profond envers la nature et ses équilibres. Dans ce coin de terre, authenticité et simplicité se mêlent pour offrir, à chaque saison, une générosité qui se partage autant qu’elle se savoure.

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Pour découvrir les produits du Moulin  https://moulinofruits.com/#

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