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Nathalie 

Un verger expérimental
entre audace et harmonie

Au coeur du Périgord pourpre,

j’ai suivi les chemins sinueux de Dordogne, là où chaque virage semble dévoiler un secret. Je suis partie à la rencontre de Nathalie Fortune-Flatres et de son verger.

Sur une petite colline, fièrement dressé, le majestueux château de Lanquais, surnommé le "Louvre inachevé du Périgord", se dévoile à moi. Le village, enchâssé dans un écrin de forêts de chênes et de châtaigniers, porte encore dans son nom l’empreinte des temps gallo-romains. Le décor est planté: ce département fait parti des territoires les plus boisés de France.

portrait de Nathalie

" Ça faisait un moment que nous avions envie de changer d'horizon"

Après avoir parcouru les petites routes bordées de bois, j’arrive au Verger des Arilles. L’endroit est calme, serein et s’intègre parfaitement dans la nature environnante. C’est Padirac, le chien fidèle de Nathalie, qui m’accueille le premier, compagnon joyeux et gardien des lieux.

Après des études en arboriculture à l’ESA d’Angers, elle a quitté le pays nantais avec sa famille pour s’ancrer ici, en 2019. Une décision née d’un coup de foudre, mais aussi du besoin profond de se reconnecter avec la terre et être en phase avec ses valeurs après les années passées dans le tumulte de la vie citadine.

Son domaine s’étend sur 27 hectares. Au centre, un corps de ferme et une maisonnette du XVIIIᵉ siècle devenue gîte, discrète et chaleureuse. Dans ce sol périgourdin, où l’on attendrait des noyers et des châtaigniers, Nathalie a choisi l’audace. Elle y a planté cinq hectares de grenadiers. Ce fruit du Proche-Orient, mystérieux et encore rare en France, l’a séduite par sa beauté et par ses vertus nutritives exceptionnelles.





En 2021, elle a donné vie au seul verger de grenadiers de Dordogne. Les sols argilo-limoneux-sableux et équilibrés, s’y prêtent à merveille. Ces arbres sobres en eau, résistants à la chaleur, se dressent en alliés précieux dans une époque où le climat défie nos habitudes. Avec les changements climatiques que notre environnement subit depuis plusieurs années, il est primordial de savoir s’adapter aux variations météorologiques.

" C'est un vrai pari de planter des grenadiers en Dordogne"

Le Verger des Arilles vit en harmonie avec son environnement : les forêts alentour protègent, les rapaces veillent et régulent, les haies et les plantes locales bordent les cultures. Le désherbage se fait entièrement à la main. Ici, la nature n’est pas domptée, elle est partenaire.

champs de grenades en plantation
voiture du verger des arilles

Les fleurs, d’un rouge éclatant, s’éteindront peu à peu pour laisser place à des fruits aux mille nuances selon l’espèce qui les porte.
 
Dans le Verger des Arilles, ce sont près d’une quinzaine de variétés qui cohabitent, venues de terres lointaines et baignées d’exotisme. La Grèce et ses racines antiques, le Turkménistan balayé de vents arides, mais aussi la Californie, généreuse en soleil, se rejoignent ici, sur les cinq hectares de sol périgourdin.

schéma de la grenade et des grilles

© Verger des Arilles

Les arbres que Nathalie a choisis portent en eux une force plus rustique que ceux plantés en Provence. Car ici, la douceur méditerranéenne cède la place à des hivers plus rigoureux.
Et pourtant, saison après saison, ces variétés s’acclimatent et s’enracinent, affrontant le froid pour mieux éclore au retour des beaux jours.

" Nous avons cherché quelle production conviendrait le mieux à notre sol et à notre terroir"
 

Cette année, en octobre, le verger connaîtra sa première récolte. Derrière son écorce se cachent mille vertus. Riche en antioxydants, elle protège le cœur, retarde le vieillissement des cellules, et offre à chaque grain la promesse d’une vitalité préservée.
 
On la savoure simplement, à même la main, ou transformée en un jus. Depuis peu, de grands chefs ont redonné à ce fruit ancestral ses lettres de noblesse, l’intégrant à leur cuisine, laissant parler leur créativité avec audace et élégance.

Mais le Verger des Arilles ne se limite pas à ses grenadiers. Nichées dans les bois, des parcelles sont consacrées à une autre richesse : la truffe, joyau du Périgord. Pour la révéler, Paridac, arpente le sol, flairant l’or noir dissimulé sous les racines.
 
Et dans les bosquets alentour, les abeilles trouvent refuge dans des ruches colorées. Leurs allées et venues dans les fleurs des champs offrent à Nathalie un miel qu’elle extrait elle-même.

Ruches du verger des grilles
Laboratoire pour la transformation de miel
Miel du verger des grilles

Ainsi, au fil des saisons, le domaine révèle une mosaïque de trésors : fruits, champignons et miel, une abondance que chacun peut goûter selon son désir, le tout "Made in Périgord" comme le dit si bien Nathalie.

Nathalie a semé plus qu’un verger. Elle a semé une vision : celle d’un équilibre retrouvé entre la terre, l’arbre et l’humain.

Portrait de Nathalie
Mains montrant la terre du verger

Merci à Nathalie (et à Padirac) pour son accueil et sa gentillesse lors de la découverte de son verger.

Pour découvrir les produits et les gîtes  https://www.levergerdesarilles.fr/

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